La Fédération française de la montagne et de l’escalade et la Ville de Niort organisent ce week-end le championnat de France d’escalade de difficulté senior à l’Acclameur. Le Niortais Adrien Tapon s’est qualifié en mars dernier. Aux côtés des meilleurs grimpeurs français, le champion régional partira à l’ascension de la Verticale. Rencontre.
- Vous vous situez parmi les 30 meilleurs nationaux dans votre discipline, quel a été votre parcours ?
"J’ai commencé à l’âge de 5 ans avec mon père qui est également un bon grimpeur. Il m’emmenait sur des sites naturels. La verticalité m’a vite passionné. J’ai fait mes études à Poitiers où j’ai obtenu ma licence en STAPS (sciences et technique des activités physiques et sportives) et suivi une formation de cordiste.
Cette année, je suis devenu champion départemental de la Vienne et champion régional. J’ai déjà participé trois fois aux championnats de France. En mai 2013 j’ai fini 26e sur 80. C’était un bon résultat, j’espère encore faire mieux cette année."
- Comment va se dérouler ce championnat ?
"Samedi 17, nous serons repartis en deux groupes de 40. Dans chaque groupe, il y a deux voies de qualifications. Les ouvreurs qui ont créé les itinéraires nous montrent le chemin. L’ordre de passage est défini par tirage au sort, ce pourquoi le facteur chance entre en ligne de compte car en observant les grimpeurs qui nous précédent, on peut mémoriser le meilleur parcours à suivre.
Seuls 26 concurrents seront sélectionnés pour les demi-finales du lendemain, et huit seulement s’affronteront pour les finales. Ils resteront confinés dans une salle d’isolement et ne découvriront leur voie que quelques minutes avant leur passage. Celui qui montera sur le podium est celui qui aura su aller au plus haut de la paroi."
- A quel type de préparation vous êtes-vous astreint ?
"Je m’entraîne environ 10 heures par semaine en grimpant sur le mur de difficulté et sur les blocs, qui est une des trois variantes de l’escalade avec la vitesse. J’évolue alors sans corde à 5 mètres de haut. Cela me permet de travailler ma résistance musculaire, ma souplesse et mon équilibre. Sur les parcours, on se jette d’une prise à l’autre. Il faut savoir prendre des risques et bien les calculer, on a droit à un seul essai et les ouvreurs préparent les voies pour nous faire tomber."
- Depuis 1 an, vous enseignez votre discipline à L’Acclameur, quels sont vos projets sur le site ?
"J’encadre adultes et enfants à partir de 6 ans une fois par semaine. Les nouvelles recrues ont beaucoup progressé et on envisage de créer un pôle centré sur la compétition. Avec ses 42 mètres de linéaire au sol pour 16 mètres de haut, notre mur est devenu une référence nationale. Avant, les passionnés devaient se rendre à Gémozac (17), à Poitiers ou à Angoulême. Je veux pouvoir faire découvrir ce sport encore trop méconnu et j’envisage de passer mon diplôme d’état pour devenir entraîneur."
- Quelles sont vos chances pour le championnat ?
"Le niveau est très élevé. Les fleurons de l’équipe de France participent et les 10 premiers sont quasiment imbattables. A moins que ceux là ne grimpent très mal et moi très bien, je ne pense pas avoir la chance d’aller en finale ! En revanche, j’ai l’avantage d’être à la maison : je connais le mur, son inclinaison, son relief et puis surtout j’ai mon public, alors une fois le stress géré ce sera du pur plaisir !"
+ d'infos sur le championnat de France d'escalade 2014
(Propos recueillis par Bérangère Rabiller
le 15 mai 2014)
