Jeudi 10 mars, les acteurs locaux ont débattu autour de la thématique « vivre éco-responsable » à Niort. Questions du jour : comment réinventer nos modes de déplacements, promouvoir de nouvelles formes d'énergies, préserver nos ressources en eau, prévenir les risques de pollution, consommer responsable, ou s'éduquer au développement durable ?
Qualité de l’eau
Le développement de nos sociétés a augmenté la consommation d’eau dont les incidences sur les ressources de la planète sont aujourd’hui mieux connues : « Il y a eu une réelle prise de conscience depuis 2005. De fait, notre consommation d’eau a sensiblement baissé sur notre territoire».
L’utilisation des stations d’épuration pour le traitement des eaux usées n’est pas approuvée unanimement car "elles ne règlent pas le problème de pollution initiale". « L’enjeu est surtout d’imaginer en amont de nouvelles formes de production et de consommation pour diminuer la multiplication de nos déchets et à fortiori la pollution de l’eau ».
Les pesticides utilisés dans le traitement des cultures sont « une source de contamination avérée de nos rivières » dont il parait urgent de se libérer en organisant « des rencontres, des campagnes de sensibilisation auprès des exploitants agricoles pour les inciter à avoir recours à des produits naturels ».
La Sèvre s’étend sur deux départements, ce qui implique « d’avoir une vision plus globale du territoire ». Le Schéma de Cohérence Territorial ou SCOT est un « bon outil » de planification et de développement et sert de cadre de référence aux politiques publiques. « Un des enjeux du SCOT est bien de protéger la ressource en eau sur l’ensemble du territoire ».
Réduction et traitement des déchets
« En tant que consommateur, nous avons du poids et sommes acteurs dans le changement des mentalités ». Il existe des dispositifs qui aident les citoyens ou les acteurs économiques à mieux comprendre les enjeux. Comme par exemple Idéal79 (Initiatives Durables Et Alternatives Locales pour la prévention des déchets en Deux Sèvres). C’est un projet initié par la Communauté d’agglomération de Niort et le Syndicat mixte pour le traitement et l'élimination des déchets ménagers (Smited) qui a pour objectif d’informer les associations et collectivités sur leurs modes de consommation, en particulier dans les domaines du papier, des déchets de cuisine et de jardin, des biens d’équipement et des produits dangereux.
D’autres pistes sont avancées : encourager le compostage individuel et collectif, informer les citoyens sur les risques de rejet de déchets liquides dangereux dans les éviers, privilégier le don ou la vente de vêtements et de jouets d’occasion, inciter les citoyens à préférer les circuits courts, les produits utilisant peu (ou pas) d’emballages, et valoriser le concept de sobriété heureuse.
Education des enfants
« Beaucoup de projets éducatifs ont été mis en place à Niort mais pas de manière durable », déplorent quelques participants. Or inscrire les comportements dans la durée est « essentiel et constitutif d’un changement en profondeur ». Il est temps d’aspirer à une logique « d’amélioration continue de nos comportements ». Il est proposé de mettre en place un « groupe de travail référent » pour conduire une politique éducative efficace et pérenne.
Plus de vélos et moins de voitures
Le problème des déplacements, des transports et de la pollution constitue aujourd’hui un défi permanent pour les villes à densité moyenne et forte. Les Niortais sont particulièrement sensibles à la réduction du trafic automobile tant « les bouchons, les travaux et les problèmes de parking » sont contraignants.
L’impact sur l’environnement et la santé publique est largement démontré. Pourtant les alternatives à la voiture individuelle sont nombreuses mais « elles doivent être soutenues par la collectivité à travers des actions d’information et d’éducation ». Le vélo, la marche, l’usage des transports en commun, le covoiturage sont autant de modes de déplacement différents qui pourront progressivement rendre Niort plus « respirable » et « fluide ».
Les participants remarquent que « plus de vélos et moins de voitures c’est possible à condition d’avoir un réseau de pistes cyclables entretenu, de mettre en place un service de location de vélos publics (et de voitures électriques) et d’éditer un plan des pistes ». Une réflexion sur les circuits des bus et leur accessibilité est suggérée.
Les acteurs locaux ont également mis en avant la nécessité de construire « une stratégie cohérente et transversale sur l’ensemble du territoire » car les lieux de vies et de travail s’étendent de plus en plus. La voiture reste donc un mode de déplacement pour l’instant « incontournable » et impose « des actions rapides et efficaces » comme la création d’un site de covoiturage sur l’agglomération, la construction de parkings relais, l’affichage de la vitesse de circulation en ville et la sensibilisation des salariés à l’auto-partage (voiture en libre-service pour des usages occasionnels et de courte durée).
A moyen terme, d’autres voies de progrès sont proposées comme le télétravail, la livraison des commerces de proximité par des véhicules propres, la mise en place de plateformes multimodales, l’achèvement des travaux sur la rocade nord, et le raccordement de la périphérie au réseau des transports en commun.