Evénement dans l’événement, deux bateaux sponsorisés par deux entreprises phares du bassin d’emploi niortais participent au Vendée Globe 2012. Entretien à deux voix avec Jean-Bernard Le Boucher (directeur du programme Macif 60) et Benoît Bodineau (directeur communication Poujoulat).
Comment évaluez-vous vos projets par rapport aux 18 autres ?
Benoît Bodineau (Poujoulat) : Les projets Macif et Poujoulat font partie des beaux projets malgré nos différences. Gagner ne nous fait pas peur. On espère être au moins sur le podium. Mais avant, il faut finir la course car la moitié des bateaux n’atteignent pas l’arrivée.
Jean-Bernard Le Boucher (Macif) : Le Vendée Globe est une course mythique et c’est déjà une vraie performance de rallier l’arrivée. Mais je ne cacherai pas que nous avons, nous aussi, des ambitions de podium.
Pourquoi le choix de la course au large ?
B. Bodineau : Avec la course au large, on est sur des valeurs d’engagement, de performance, de solidarité qui nous sont chères. L’entreprise était à la recherche d’un levier pour porter la marque auprès du grand public, développer une relation différente avec nos clients et créer un projet fédérateur pour nos 1 400 salariés.
J.-B. Le Boucher : La Macif est parmi les leaders en assurance navigation de plaisance et est engagé depuis plus de 40 ans dans la prévention des risques en mer, formation à la navigation et à la sécurité, course au large… Nous sommes également partenaire de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). L’image de la voile, auprès du public, est synonyme des valeurs fortes de performances, de dépassement de soi, de solidarité, d’aventure. L’éthique de notre entreprise est très proche de celle de la course au large.
On parle ici de sponsoring ou de mécénat ?
B. Bodineau : De sponsoring en ce qui nous concerne. Nous utilisons clairement ce qui se passe au travers des courses pour le convertir en notoriété, au service du développement de l’entreprise. La relation que nous développons avec nos clients via cette opération est génératrice de business, on ne s’en cache pas.
J.-B. Le Boucher : Sponsoring ou mécénat, ce sont des investissements qui doivent profiter à la marque et remporter l’adhésion des sociétaires et des collaborateurs. Il s’agit de leur montrer le dynamisme et la performance de la Macif.
Aidez-vous d’autres sports, d’autres sportifs ?
B. Bodineau : Oui, on est avec les Chamois niortais dans un partenariat historique. On soutient le club d’athlétisme FCVO, en région parisienne, où on a deux athlètes, Véronique Mang, qui était aux JO de Londres sur le 100 m féminin et Lucie Auffret, marcheuse et salariée de l’entreprise. Ainsi que Yohan Fleury en funboard, la niortaise Laura Phily en ski nautique et Jérome Grosset-Janin en rallye-cross. Par ailleurs, on accompagne l’association humanitaire “Planète enfants“ qui lutte contre la traite des femmes au Népal et en Inde.
J.-B. Le Boucher : En dehors du programme voile, nos établissements régionaux peuvent soutenir des initiatives locales. Nous sommes aussi présents auprès des Chamois niortais. Nous apportons également notre soutien à des structures d’aide à l’économie sociale et à la solidarité, qui vont travailler tantôt dans le recyclage, tantôt dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap.
Quel budget vos entreprises consacrent-elles aux actions de sponsoring ?
B. Bodineau : Je peux vous dire que Poujoulat consacre 1% de son chiffre d’affaires au sponsoring, sachant que le CA de l'entreprise a été multiplié par plus de 2 en 10 ans. Notre investissement a évolué tout en restant proportionnel et raisonnable.
J.-B. Le Boucher : Le budget Macif 60 équivaut au coût d’une campagne publicitaire TV de deux semaines. Le sponsoring permet de se distinguer dans un environnement publicitaire surchargé et de mettre en avant toutes nos actions dans le domaine de la mer.
Propos recueillis par Jean-Philippe Béquet
+ d'infos www.vendeeglobe.org