La Maison des Scop, Sociétés coopératives et participatives, est ouverte. Sa mission : informer et guider les porteurs de projets vers la création de leur société coopérative. Une formule qui a le vent en poupe dans le département.
La coopérative, une idée et une philosophie qui ne datent pas d’hier et qui font leur chemin aujourd’hui. La toute première a été créée en 1835, à Lyon. On en compte aujourd’hui 2 165 dans l’Hexagone, qui réalisent un chiffre d’affaires de près de 4 milliards d’euros et emploient 43 860 salariés, quasiment tous associés.
Le phénomène est traditionnellement bien ancré dans la région Poitou-Charentes et plus particulièrement dans le département des Deux-Sèvres où les mutuelles ont largement essaimé le concept de la société qui appartient à ses coopérateurs. On dénombre 135 Scop et SCIC (2 330 salariés) dans la région Poitou-Charentes, 35 dans les Deux-Sèvres employant 1 088 salariés, soit presque la moitié de l’effectif coopératif de la région.
Un associé = une voix
Pour fédérer l’existant et soutenir les projets de plus en plus nombreux, il fallait une structure régionale. C’est chose faite avec la Maison des Scop inaugurée le en décembre 2013, au 7 bis de la rue Sainte-Claire-Deville, dans la zone d'activités de Saint-Liguaire à Niort.
L’Union régionale des Scop (Urscop) y fédère l’ensemble des sociétés coopératives et participatives du Poitou-Charentes, qu’elles soient Scop (Sociétés coopératives et participatives) ou SCIC (Sociétés coopératives d’intérêt collectif). Les premières sont des SARL commerciales dont les salariés détiennent le capital sur la base un associé = une voix. Les SCIC sont, quant à elles, multi sociétaires, leur capital est ouvert aux salariés, mais aussi à des partenaires, voire à des collectivités locales.
La grande variété des activités
Régis Tillay, directeur de l’Urscop Poitou-Charentes, souligne la variété des activités structurées en coopératives : « L’industrie est représentée comme la Carrosserie industrielle niortaise (CIN) qui a fêté ses 30 ans. Des entreprises de service comme l’ECF CERCA, une Scop qui a plus de 380 salariés. La métallurgie, la confection et nous sommes l’un des derniers départements à avoir cette activité sous forme de Scop ».
La création de Scop est souvent médiatisée quand il s’agit de sauvetage d’entreprises en dépôt de bilan et que les salariés reprennent sous forme coopérative pour préserver leurs emplois. Or ce cas de figure est largement minoritaire. « Le plus grand développement se fait dans les créations, des projets qui se montent directement sous forme coopérative. Le plus récent sur Niort, c’est l’Alternateur », explique Fernando Almeida, président de l’Urscop. Autre cas de figure fréquemment rencontré : l’association qui se transforme en coopérative, comme la troupe des Matapeste et bientôt les Ateliers du Bocage. Même chose avec la SARL classique, comme La Fresnaie (fabricant de yourtes et tipis) passée en Scop. « On a aussi le cas de dirigeants qui partent à la retraite et qui transmettent leur entreprise à leurs salariés », affirme Régis Tillay.
Quels avantages à choisir la Scop ?
La formule coopérative offre, certes, quelques avantages fiscaux, mais c’est surtout dans sa philosophie qu’elle trouve son intérêt. C’est un projet collectif axé sur la démocratie, le partage équitable des résultats, la gouvernance participative et l’ancrage territorial. On ne crée pas une Scop pour la revendre quelques années plus tard en empochant une plus-value, mais bien pour pérenniser l’activité et l’emploi. D’ailleurs, quand une Scop est vendue, les associés ne récupèrent que leur mise de départ. La plus-value est alors versée au capital d’une autre coopérative, à une association caritative ou à une collectivité. Les derniers associés ne s’enrichissent donc pas sur le travail de leurs prédécesseurs.
Cinq ans après leur création, 75 % des sociétés coopératives sont encore valides. Fernando Almeida a une explication : « C’est très loin d’être le cas dans les sociétés classiques. Ça vient du fait que les dirigeants ne récupèrent pas tout l’argent disponible en fin d’exercice. Dans une Scop, on laisse un important fond de roulement pour consolider l’entreprise et supporter les éventuels coups durs. »
Pour consolider son aide aux porteurs de projets, l’Urscop vient de se doter d’un nouvel outil : l’Alter’Incub. « Certains projets demandent un temps de maturation plus long. Notre incubateur les aide pendant 18 mois pour les porter jusqu’à la création de la société. » Un outil qui viendra en complément de la pépinière d’entreprises de la future Maison de l’ESS qui ouvrira ses portes sur le même site en juin prochain.
- Contact. Maison des scop. 7 bis rue Sainte Claire Deville. Tél. 05 49 73 37 79. Courriel : infopoitou@scop.coop
(Le 7 février 2014)