:Tennis : Paul Quétin, le Niortais de la Fédé

L’équipe de France de tennis affronte l’Allemagne en Coupe Davis. Rencontre avec le Niortais d’origine Paul Quétin, l’un des responsables à la Fédé, proche de Richard Gasquet et de Gilles Simon.

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L’équipe de France de tennis affronte l’Allemagne en Coupe Davis. Rencontre avec le Niortais d’origine Paul Quétin, l’un des responsables à la Fédé, proche de Richard Gasquet et de Gilles Simon.

LA COUPE DAVIS

Bonjour Paul. Etes-vous du voyage en Allemagne ce week-end ?
Paul Quétin
: Non. J’ai effectivement suivi l’équipe de France de Coupe Davis pendant six ans entre 2002 et 2007. Aujourd’hui, je suis responsable des entraînements physiques à la Fédération sur le Centre national de Roland Garros pour l’ensemble des catégories. Et je m’occupe particulièrement de quatre joueurs, sur les quatre tournois du grand chelem et les huit Masters séries : Richard Gasquet (11e au classement ATP), Gilles Simon (18e), Julien Benneteau (106e) et Florent Serra (137e).

Le retour de Richard Gasquet en titulaire au sein de l’équipe de France doit vous faire particulièrement plaisir !
Bien sûr. Il faut savoir que Richard a déjà rapporté pas mal de points pour l’équipe de France en Coupe Davis par le passé. Aujourd’hui, il est bien. Après cette histoire de contrôle positif (ndlr : fin 2009, Gasquet a été blanchi par le tribunal arbitral du sport, après un contrôle positif à la cocaïne), il est dans un bien meilleur état d’esprit, il est clair dans sa tête.

Selon vous, quelles sont les chances françaises ce week-end ?
Nous sommes clairement favoris. Avec Gasquet, Monfils, Tsonga et Llodra, nous avons une belle équipe. On peut voyager ! Et nous avons un tableau intéressant ensuite. Car dans le même temps les Etats-Unis rencontrent l’Espagne, privée de Nadal. On pourrait donc rencontrer les Américains, à domicile, sur terre battue en demie… Ce serait très jouable.

Les matchs auront lieu sur terre. Est-ce difficile de s’adapter après une période de jeu sur herbe ?
Ces changements sont très particuliers à gérer. Mais non seulement les Français sont bons sur toutes les surfaces et ils ont une forte faculté d’adaptation (à la différence des Américains que nous pourrions rencontrer en demie, justement).
Quoiqu’il en soit, les joueurs n’ont pas le temps de s’acclimater, ça va très vite. Les premiers jours sur le gazon, ils ont des courbatures : on joue plus bas, les appuis sont différents, il faut apprendre à courir sur cette surface.
Je pense qu’on rencontre de plus grandes difficultés d’adaptation lorsqu’il faut passer de compétitions sur terrains couverts à l’extérieur.

WIMBLEDON

Vous étiez à Londres, pour le tournoi de Wimbledon, du 20 juin au 3 juillet …
Il faut savoir que c’est un endroit exceptionnel. Visuellement, c’est le plus beau tournoi du monde, c’est magnifique : il n’y a pas de pub, le décor est vert, fleuri… Fermé, le nouveau toit amovible offre une ambiance lumineuse très particulière. Et les terrains sont en parfait état. Certes ils se dégradent un peu au fil du tournoi, on le voit à la télé d’ailleurs, mais ils s’usent là où les joueurs courent, pas où la balle rebondit !

On dit que la pelouse de Wimbledon est moins rapide qu’avant, qu’elle ne favorise plus le service-volée…
Oui, la pelouse est peut-être un peu plus lente. Mais je crois surtout que le niveau est monté.
Les joueurs retournent de mieux en mieux (ndlr : et empêchent le recours systématique au service-volée).

Les résultats de Marion Bartoli (quart de finaliste) et Jo-Wilfried Tsonga (demi-finaliste) vous ont-elles surpris ?
Non. Il faut savoir que Marion fait une très belle saison, probablement la plus belle de sa carrière. Après sa demi-finale à Roland Garros, elle a gagné à Eastbourne en juin. Et elle avait déjà atteint la finale à Wimbledon en 2007.
Quant à Jo, il avait déjà très bien joué la semaine précédente en accédant à la finale au Queen’s (ndlr : perdue face à Andy Murray), et il bénéficiait d’un bon tableau. Sa victoire face à Fédérer (ndlr : en quart, après une remontée fabuleuse) m’en rappelle une autre, obtenue dans les mêmes conditions, à Montréal, il y a deux ans : le Suisse menait deux manches à rien et 5-1 dans le troisième et il n’avait pas achevé le match.
Ensuite face à Djokovic (ndlr : en demie), il est tombé sur le meilleur "retourneur" du monde.

A propos de Djokovic, nouveau numéro 1 mondial, pensez-vous qu’il va s’installer durablement à cette place ?
C’est impossible à dire. Le tennis est très aléatoire, il y a une remise en cause permanente. Il peut subir des blessures, être pris de lassitude.

NIORT

Quels sont vos liens avec Niort, votre ville d’origine ?
Oui. Je reviens régulièrement voir mes parents qui habitent à côté. J’ai pensé toute ma jeunesse ici, au collège Pierre et Marie Curie, au lycée Paul Guérin. J’ai joué au Niort tennis club, à Crépé, dont les terrains étaient envahis par les herbes la dernière fois que je les ai vus. J’ai joué à l’ETN, avec la regrettée Françoise Billy. J’ai côtoyé Michel Gendreau au tournoi de l’ASPTT. Mon père travaillait à la mairie au service hygiène et santé. On habitait à côté du stade Espinassou.

Au delà du tennis, vous êtes aussi un passionné de football et ex-supporter des Chamois...
En effet. Petit, j’allais les voir au stade de Genève sur les bords de Sèvre. Puis à la Venise verte ensuite. Plus tard, j’ai un peu travaillé dans le milieu du football, au Racing club de Strasbourg. J’y ai notamment côtoyé Peggy Luyindula, joueur formé aux Chamois. Pour l'anecdote, dès ma première saison en Alsace (1998-99) je me souviens avoir dû revenir à Niort, via l’aéroport de Souché, pour affronter les Chamois en Coupe de France.

Propos recueillis par
Karl Duquesnoy
(juillet 2011)