Ils avaient joliment animé de concert les trois quarts de la course. Jusqu’au sud de l’Australie, François Gabart (Macif) et Bernard Stamm (Poujoulat) bataillaient en tête du Vendée Globe, ne dégringolant pas plus bas que la 5e place.
Et puis, tout s’est enrayé pour Bernard Stamm. Après le passage de la porte “Australie Est“, le 23 décembre, il lui a fallut se mettre à l’abri de l’île d’Enderby, au sud de la Nouvelle Zélande, pour réparer ses deux hydro générateurs. Le skipper Suisse était privé de production d’électricité nécessaire à la bonne marche des instruments électroniques et d’assistance à la navigation. Une réparation obligatoire pour espérer poursuivre la course.
Une sentence très dure
Malheureusement, les conditions de mer étaient, à ce moment-là, très mauvaises. Voisinant avec un navire scientifique russe dans son havre, Bernard Stamm s’est vu dans l’obligation de s’amarrer à ce dernier pour éviter que son bateau ne soit drossé à la côte. Sans son consentement, un marin russe est monté à bord de Cheminées Poujoulat pour réaliser la manœuvre. Et c’est là que le bât blesse. Le règlement du Vendée Globe stipule que les skippers ne doivent en aucun cas recevoir d’assistance. En conséquence, personne ne doit monter à bord. Le comité de course a porté réclamation et le jury international qui a instruit le dossier a décidé la disqualification de Cheminées Poujoulat. Une décision très dure qui a suscité l’indignation de la plupart des skippers encore en course.
Estimant que le jury n’avait pas tenu compte du contexte de l’affaire, Bernard Stamm a demandé la réouverture du dossier, faisant en quelque sorte appel de cette décision.
En attendant, il est revenu dans la course, bataillant actuellement avec Arnaud Boissières (Akena Vérandas) pour le gain de la 9e place à l’approche du cap Horn.
Ça sent l’écurie
Le fameux cap Horn, François Gabart (Macif), l’a doublé en tête au soir du 1er janvier. Après une traversée du Pacifique bord à bord et en s’échangeant le leadership avec Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), le bleu de la course a entamé la remontée de l’Atlantique vers Les Sables d’Olonne, le couteau entre les dents et la barre bien en mains. La rentrée au bercail va être stratégique et les options déterminantes. Mais attention aux icebergs repérés dans l’est du cap Horn.
Pour l’heure, tout va bien pour François Gabart qui a collé 33 milles à son poursuivant. Presque rien au vu des 6 800 milles qui restent à parcourir jusqu’à la ligne d’arrivée, mais comme on dit : c’est toujours ça de pris.