Cet automne, une section dédiée aux enfants handicapés est née au SA Souché tennis de table. Charles et ses copains l’ont inaugurée. Ils attendent de nouveaux partenaires.
Un jeudi soir comme les autres au centre régional de tennis de table de la rue Georges-Clemenceau. Les balles fusent comme des traits blancs, au-dessus des dizaines de tables alignées en rangs d’oignons. On y croise Cong Cong Zhang, la championne chinoise, pièce maîtresse de l’équipe souchéenne de pro A. Au fond de la salle, Charles, Augustin et Florian suivent le cours de Nicolas Dupuy. Attentifs et studieux, ils n’en sont pas moins des gamins âgés de neuf à onze ans et ça chahute un peu entre les exercices. Pas facile de se contenir après une journée d’école !
Une première
Les trois jeunes garçons inaugurent la toute récente section handisport destinée aux enfants. "C’est la première fois que nous accueillons des personnes en dehors d’une structure d’accompagnement. Ils ont une licence normale, seul le cours est adapté", précise Nicolas Dupuy, éducateur sportif spécialisé. Pendant la séance de trois-quarts d’heure, on travaille la coordination, la précision, le dosage de la force, avant de finir par des échanges de vrais pongistes, sur la table.
La dyspraxie
Ces petits gars souffrent de dyspraxie, "une maladie neurologique qui altère la coordination automatique des gestes. Les personnes atteintes ont notamment des difficultés à gérer deux informations en même temps", explique Emmanuel Roger, le père de Charles, à l’origine de la création de la section. Bien que discrète, cette forme de handicap nécessite un soutien constant. Charles est inscrit à l’école Jean-Jaurès, où il doit être aidé d’une auxiliaire de vie scolaire. "Notre fils a eu un parcours compliqué. Mais ces enfants s’adaptent aux difficultés, ils sont plus battants que les autres"
Un sport idéal
On comprend sans mal que le tennis de table soit l’activité ad hoc pour travailler sur ces déficiences de repères et de coordination. "Il permet d’insister sur la réactivité, sur la latéralisation des mouvements, explique Nicolas Dupuy. Ce sport oblige aussi à interagir avec son environnement : l’adversaire transmet des informations, il faut s’adapter en conséquence. Les enfants travaillent sur eux-mêmes, sur la concentration." Les atouts périphériques du ping-pong résident probablement aussi dans le plaisir qu’il procure. "C’est mon sport préféré", affirme Charles sans hésiter à l’issue de la séance, même s’il pratique aussi la natation à la piscine Champommier ; encore un sport où la coordination joue un rôle majeur !
Beaucoup de choses à faire
Il a fallu démarcher, mais les portes se sont finalement ouvertes. "Il y a encore plein de choses à créer pour les personnes handicapées, témoigne Emmanuel Roger, qui se bat pour son fils et pour toutes les familles concernées. Quand on n’est pas directement touché par le handicap, on ne se rend pas vraiment compte des manques." Notez que la municipalité agit dans ce sens, en menant une politique d’incitation à l’intégration des handicapés dans les clubs de sport (lire Vivre à Niort n°206). Cette nouvelle section du SA Souché est naturellement ouverte à tous les enfants souffrant d’un handicap, quel qu’il soit. Ce créneau, aujourd’hui limité à six places, pourra être étendu en fonction de la demande.
Les séances ont lieu le jeudi de 17h15 à 18h. Renseignements auprès du SA Souché au 05 49 33 23 75.
Le SA Souché en pointe aussi sur le handicap
Structure performante en compétition, le SA Souché n’en oublie pas moins sa mission d’intégration des handicapés. Il collabore avec l’Institut médico-éducatif (IME), avec le Groupe d’entraide mutuelle (GME) pour les adultes déficients mentaux, avec le Geist pour les personnes atteintes de trisomie 21. Depuis fin 2010, un créneau est réservé aux patients adultes de l’hôpital, souffrant de troubles psychiatriques.
karl Duquesnoy