:Rencontre avec Cathy Deruyver

Cathy Deruyver est animatrice culturelle au lycée Paul Guérin. Présentation de ce métier spécifique à la région Poitou-Charentes.

• Quels sont le rôle et les missions d’un animateur culturel dans un lycée ?

"La fonction d’animateur culturel dans un lycée est une spécificité régionale. Elle est issue de la mise en œuvre du budget participatif dans les lycées par le Conseil régional.
En 2005, les lycées publics picto-charentais se sont vus attribuer des budgets participatifs. A l’intérieur de chaque établissement, des élèves, des enseignants, des personnels techniques et des parents d’élèves ont pu décider ensemble de ce qu’ils voulaient financer. Des demandes précises ont émergé et l’une d’entre elles était liée à l’absence de référents culturels à l’intérieur des établissements. D’où la création des postes d’animateurs culturels, un ou deux dans tous les lycées publics et financés par la Région.
Mon rôle est de permettre aux élèves de vivre des moments culturels, quels qu’ils soient. Je propose des sorties, j’accompagne des projets et je soutiens des demandes. Je travaille avec les élèves, les enseignants, les parents et l’administration du lycée, mais j’entretiens aussi un lien étroit avec les acteurs culturels locaux, comme le Camji. Enfin, le contact avec les autres animateurs se révèle très important car il permet de mutualiser des moyens et des actions avec d’autres lycées. Nos élèves participent par exemple chaque année à la Créateuf.
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• Quel intérêt peuvent porter de jeunes lycéens à la culture ? S’intéressent-ils aux différentes manifestations proposées à Niort ?

"L’attrait culturel numéro 1 chez nos lycéens est la musique. Le programme de la nouvelle saison du Camji est arrivé ce matin. J’en ai installé des exemplaires à l’accueil et dans tous les points stratégiques du lycée. J’essaie de relayer toute l’information auprès des jeunes mais mon rôle est aussi de leur « ouvrir l’esprit » à la culture. J’ai amené un groupe d’élèves voir le concert de musique classique de l’Orchestre Poitou-Charentes au Moulin du Roc en décembre. Pas mal d’entre eux n’aurait peut-être jamais assisté à un spectacle de ce genre et certains n’y assisteront sûrement jamais plus. Mais ils ont pu écouter autre chose et c’est ce qui compte…
Dans le lycée, nous avons des ateliers. Celui du théâtre d’impro marche très bien et le projet IAQ a rassemblé beaucoup de jeunes. Le hip hop attire également des participants et un court-métrage est en cours de réalisation. Un enseignant a porté le projet d’écriture à partir du mot épouvante et Pierre Renverseau est en train de tourner le film avec les élèves.
Les projets culturels sont créateurs de liens. Entre les jeunes du lycée d’enseignement général et ceux du technique,car ils demeurent encore et toujours divisés… Certains élèves en difficulté scolaire arrivent à « accrocher » et d’autres, introvertis, se transforment."

• Un groupe du lycée sera en concert au Camji le 29 mai. Cette représentation clôture un travail d'écriture mené au cours d’un atelier. Pouvez-vous en parler ?

"Ce projet est mené depuis trois ans maintenant. Cette année, l’objectif était de faire un maximum de scène. Suivis par Malik Djoudi et Gwenaël Drapeau du groupe Moon Pallas sur 10 séances d’écriture et de composition, 14 élèves travailleront ensuite avec Arnaud Quévédo, professeur de musique actuelle au Conservatoire danse et musique Auguste-Tolbecque pour construire leur spectacle. En résidence au Camji début mai, ils travailleront dans de vraies conditions professionnelles.
Par petits groupes, ils interprèteront des morceaux aux styles musicaux variés. Ils sont impressionnants de talent ! J’ai entendu une reprise façon fusion de la Marche funèbre de Chopin qui m’a laissée sans voix…"

Propos recueillis par
Hélène Chabbert