ABD AL MALIK : « SI J'ECRIS C'EST POUR ALLER SUR SCENE »
Abd Al Malik aime autant le hip-hop, le jazz et la chanson française que le rap ou le slam. Cet amoureux des mots, qui avait animé des ateliers de création il y a deux ans au lycée de Chef-Boutonne, donne le concert inaugural de la Foirexpo de Niort vendredi soir. Vivre a Niort l'a rencontré.
VAN : Il y a deux ans, vous aviez encadré des lycéens dans leur travail de création à Chef-Boutonne. Auriez-vous aimé être prof, transmettre?
Abd Al Malik : Je m'en souviens parfaitement, c'était une expérience merveilleuse. Quand je faisais mes études, c'était pour être enseignant. J'en rêvais. Les enseignants ont toujours été mes héros.
VAN : La Foirexpo de Niort, dont vous faites le spectacle d'ouverture le 1er mai, ne programme que des artistes de la nouvelle scène tels que La Maison Tellier, El Hadj N'Diaye ou Binobin. Cela fait quoi d'être quasiment le vétéran de cette programmation ?
Abd Al Malik : Vous savez, je suis le fils de l'instant, alors je profite de ce que j'ai au moment où je l'ai, sans penser si je suis un nouveau, un vétéran. Je ne sais pas si je pourrai faire ça toute ma vie. Juliette Gréco, avec laquelle je viens de travailler, m'a appris, entre autre chose, que ce merveilleux métier n'est pas un sprint mais une course de fond. Je ne sais pas combien de temps ça durera encore, de quoi demain sera fait. Alors je profite simplement de la chance que j'ai, chaque jour.
VAN : Appréhendez-vous de donner vos textes, qui demandent de l'attention, dans le cadre d'une Foirexpo ?
Abd Al Malik : Pas du tout. Si j'écris et si je fais des disques, c'est juste pour aller sur scène, c'est l'aboutissement. Il y a, à ce moment-là, quelque chose de quasi organique qui se passe, quel que soit le cadre. Que je chante devant 10, 100, 1.000 ou 10.000 personnes, j'ai toujours l'impression d'être en face d'un être. De chanter pour quelqu'un qui est venu parce qu'il m'aime un peu.
VAN : Peut-être est-ce dû à votre lucidité, mais vous semblez souvent grave. Vous arrive-t-il d'avoir des moments d'insouciance ?
Abd Al Malik : Quand on me voit en concert ou à la télé, on ne me voit pas en totalité et tant mieux dans un sens, ça permet de se préserver un peu. Mais j'ai l'impression d'être quelqu'un de plutôt drôle dans la vie.
VAN : A 34 ans, qu'est-ce qui, dans votre parcours, vous rend le plus fier ?
Abd Al Malik : Je ne sais pas encore, il faut attendre encore un peu. En tout cas, d'ores et déjà, je suis conscient de la chance que j'ai de pouvoir vivre ça, j'en suis conscient chaque jour et je suis très fier d'avoir fait autant de merveilleuses rencontres.