:Renaissance des vitraux de Notre-Dame

Des vitraux de l’église Notre-Dame ont retrouvé leur éclat dans l'atelier du maître-verrier Valérie Lebrec, à Périgny, avant de regagner leur place en mai 2010.

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Des vitraux de l’église Notre-Dame ont retrouvé leur éclat dans l'atelier du maître-verrier Valérie Lebrec, à Périgny, avant de regagner leur place en mai 2010.

Déposés et enfermés pendant 6 ans dans des caisses, les vitraux des baies sud de l’église Notre-Dame ont longtemps attendu que sonne l’heure de leur restauration. Transportées en octobre 2009 aux ateliers des vitraux de Saint-Louis, dans la zone industrielle de Périgny, ces œuvres des XVIIe et XIXe siècles y ont reçu des soins appropriés : un grand nettoyage et une restauration des parties manquantes ou détériorées.

Les baies Est qui entourent le magnifique Arbre de Jessé accueillent de nouveaux vitraux. Leurs losanges aux nuances bleues, patinés de grisaille et souligné de filets bleu de Chartres, jaune d’argent et rubis s’harmonisent avec l’œuvre centrale. Réalisée par la vitrailliste Valérie Lebrec et supervisée par l’architecte en chef des monuments historiques François Jeaneau, cette création a été approuvée par le prêtre de la paroisse.

Dans son atelier, la vitrailliste évoque avec émotion les nombreuses altérations constatées sur les vitraux niortais : « On avait mis du scotch sur le verre ! J’ai vu des vergettes collées au silicone, or le silicone est l’ennemi du verre, car on ne peut jamais l’enlever parfaitement, sauf à l’acide, mais ça attaque le verre…»

Coulure d’eaux de condensation, mastic, algues et champignons, ruptures de plomb, trous et casses… Une «galerie des horreurs» qu’elle mettra deux semaines à recenser entièrement, photographies à l’appui, avant de s’attaquer minutieusement au nettoyage et d’établir un protocole de restauration. « On essaie d’abord de conserver un vitrail avant de le restaurer, précise-t-elle. Car quand on restaure, on rajoute des éléments. La conservation c’est la crème anti-ride et une bonne hygiène de vie. Et la restauration, c’est la chirurgie esthétique !»

Ainsi, tout fragment de verre est considéré comme faisant partie du vitrail : « On ne remplace que la lacune » Et le maître-verrier d’énoncer sa règle d’or : « La conservation-restauration doit être lisible et on doit pouvoir la retirer sans que le verre soit altéré. »

Avec mille précautions, la jeune femme extrait d’un caisson en bois un vitrail aux teintes cuivrées : Notre-Dame de Bon-secours. Nettoyée et restaurée, cette œuvre des ateliers Lobin de Tours, « un grand maître verrier du XIXe » a retrouvé sa luminosité et sa grâce.

La vitrailliste travaille quasi exclusivement pour des chantiers relevant des monuments historiques. Elle s’alarme des dégradations irréversibles qu’elle constate, comme sur les vitraux du bas-côté Nord à Notre-Dame. Et plaide pour un entretien de ce patrimoine par des artisans qualifiés : « Ça coûte moins cher de faire vitrail par vitrail, par petites étapes, plutôt que d’attendre et de tout restaurer d’un seul coup. Savez-vous que 60% du patrimoine mondial des vitraux est en France ? Beaucoup de petites communes n’ont pas conscience de la valeur des vitraux de leur église. »

Le coût de l’ensemble de l’opération, comprenant les études et les travaux de maçonnerie et vitraux s’élève à 115 000 euros, subventionné à 75% du hors taxe par l’Etat, la Région et le Département, 25% restant à la charge de la Ville.

 

(avril 2010)