:Premiers travaux à la villa Pérochon

La demeure de l’écrivain niortais Ernest Pérochon, léguée par ses descendants à la Ville en 2002, a commencé à faire peau neuve. Rien ne transparaît pourtant, au vu de la façade située avenue de Limoges, face au musée d’Agesci. Il faut passer par la rue Paul-François-Proust pour découvrir, côté jardin, un échafaudage sur toute la hauteur de la maison.

Une dizaine d’ouvriers de la Mission pour l’insertion et pour l’emploi (Mipe) sont à pied d’œuvre en ce froid matin de février. Le bruit des pics résonne sur les pierres, la poussière de chaux descend dans un rayon de soleil. Neuf hommes et une femme ont entamé le décrépissage de la façade, avant de poser un nouvel enduit à la chaux. Si certains sont habitués à monter sur les échafaudages, d’autres découvrent les métiers du bâtiment. Et pour une partie d’entre eux, qui ont décroché à la suite d’accidents de la vie, c’est un premier pas sur le chemin du retour au travail. Leur encadrant technique, Alain Cabaussel, se félicite de pouvoir compter sur un ou deux anciens : « Les seniors ont un gros rôle à jouer ; lui, là-haut, il était ouvrier hautement qualifié, on peut lui confier un chantier. »

Dans le même temps, des agents municipaux enlèvent les persiennes afin de les restaurer et de les repeindre. Ce premier chantier précède les importants travaux qui démarrent en avril. En dix mois, ils transformeront le jardin et le rez-de-jardin en un centre d’art photographique qui ouvrira début 2013.

Un centre d’art côté jardin

Le technicien de la Ville qui supervise le chantier, Jean-Pierre Salmon, précise les étapes de la métamorphose conçue par le cabinet d’architectes niortais Beaudouin-Engel. « L’entrée du centre d’art sera rue Paul-François-Proust. Un nouveau portail sera posé et un parking pour le personnel et les personnes à mobilité réduite sera aménagé. La dépendance sera refaite pour accueillir la billetterie et un passage sera ouvert. Dans le jardin, nous allons réaliser une allée et quelques plantations. »

Les transformations majeures concernent le rez-de-jardin de la maison, qui accueillera le centre d’art photographique. Occupé actuellement par des pièces petites et sombres -les caves et cuisines de l’ancienne maison bourgeoise- il deviendra un seul et vaste espace d’exposition avec régie de 130 mètres carrés. On y entrera par l’actuelle fenêtre centrale. Les escaliers d’accès au rez-de-chaussée seront supprimés : en effet, les niveaux supérieurs deviendront ultérieurement un lieu de résidence d’artistes.
Jean-Pierre Salmon détaille les travaux prévus au rez-de-jardin : « Les menuiseries, le plafond et le plancher ainsi que le mur de refend seront démolis pour créer la grande salle d’exposition. Le dallage sera décaissé pour isoler et créer un chauffage au sol, sous une dalle en béton peint. Toutes les menuiseries extérieures seront remplacées par du double-vitrage et des volets occultants seront posés. Des sanitaires et un local technique seront créés… » Enfin, un ascenseur est prévu pour rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite le rez-de-jardin ainsi que le rez-de-chaussée de la villa.

C’est à l’association niortaise « Pour l’instant » qu’a été confiée la responsabilité de faire vivre ce centre d’art photographique, le septième en France. Le montant total des travaux pour cette tranche s’élève à plus de 645 000 euros HT, financés par le Ministère de la Culture pour 200 000 euros, le Conseil général pour 195 000 euros et la Ville pour plus de 250 000 euros. Les mêmes partenaires investiront ensuite pour la transformation du rez-de-chaussée et du premier étage en lieu d’hébergement d’artistes.

(Le 10 avril 2012)