- Parlez-nous de votre parcours.
Paul Jacques-Hulot. J’ai commencé par étudier la biologie avant de bifurquer vers des études de communication audiovisuelle à Paris, puis de théâtre et cinéma à New York. Il y a 20 ans, l’équivalent d’un master II m’a emmené en voyage d’études à Montréal. Je m’y suis installé 5 ans avec ma compagne. Quand nos enfants ont commencé à parler avec l’accent québecquois, nous sommes rentrés à Marseille. J’étais administrateur de tournée pour Diphtong Cie, Hubert Colas, que mon prédécesseur Bernard Bonnet a beaucoup soutenu. Je connais le théâtre de l’intérieur : j’ai accompagné des créations, des artistes, éprouvé différentes rencontres avec des publics sur le réseau des scènes nationales.
En 2000, j’ai été administrateur du théâtre de l’Olivier à Istres, avec en résidence le chorégraphe Thierry Thieu Niang, qui est un proche collaborateur de Patrice Chéreau… J’ai aussi été directeur de production pour les arts de la rue. En 2005, j’ai pris la direction de la Faïencerie théâtre de Creil, scène conventionnée pour les écritures d’aujourd’hui. Comme ici, elle jouxte une médiathèque et possède un très grand plateau.
- Quel est votre projet pour Niort ?
Paul Jacques-Hulot. Mon ambition est de développer la question de l’adolescence. J’ai deux fils de 16 et 19 ans, le fait d’élever des ados m’a sensibilisé à cette question. Nous avons un déficit sur ce point en France. Les ados ont une pratique théâtrale liée à la scolarité. C’est une expérience fondatrice, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Nous avons un devoir de déclic vis-à-vis de ce public. Cela passe autant par le théâtre, la danse que le cirque et la musique.. Le deuxième axe artistique, c’est la transdisciplinarité. Elle sera déclinée autour du mouvement, avec la danse et le cirque. Autour de la voix, pour la musique et avec une attention portée aux arts numériques. Enfin la scène nationale ira sur son territoire. Nous programmerons des petites formes nomades vers les maisons de quartier, vers l’agglomération puis dans le département. Enfin, je travaillerai au partage de projets autour de l’adolescence sur le plan européen et international.
Propos recueillis par Véronique Duval