Après avoir fait escale notamment à Paris, à la Cour pénale internationale à La Haye (NED) et à Saint-Nazaire, No Woman's Land arrive à Niort. L'exposition récompensée par le 14e prix Carmignac mais aussi par le prix World Press Photo en 2025, se décline en deux volets - en intérieur au Pavillon Grappelli et dans le jardin de la Villa Pérochon, faisant un lien entre l'espace intérieur et domestique où se passe le quotidien des femmes afghanes et l'espace extérieur dont elles sont exclues. Elle comporte 26 photos et une pluralité de médias : dessins, vidéos, ainsi que des oeuvres avec des adolescentes afghanes. Les deux volets peuvent se voir séparément ou de façon complémentaire.
Une approche nuancée, sans misérabilisme
De janvier à juin 2024, Kiana Hayeri et Mélissa Cornet ont parcouru l’Afghanistan, pour enquêter sur les conditions de vie imposées aux femmes et aux filles par les talibans, sous couvert d'ONG. Margaux Granjou, représentante de la Fondation Carmignac a apporté son éclairage sur l'exposition : “L'objectif du prix Carmignac est de donner du temps et des moyens aux photographes. Finalement nous sommes davantage une bourse de travail. Chaque année nous lançons un appel à candidature portant sur des régions du monde où les droits de l'Homme sont menacés. En 2023, nous nous sommes tournés vers l'Afghanistan, deux ans après le retour au pouvoir des talibans. Nous avons reçu une centaine de candidatures et celui du binôme Kiana Hayeri, photographe iranienne et Mélissa Cornet, chercheur en droit des femmes, a vraiment convaincu le jury. Leur projet était vraiment très ambitieux : parcourir sept régions du pays et rencontrer cent femmes dans toute leur diversité, des journalistes, des activistes, des professeurs d'arts plastiques, des femmes de talibans, etc. Leur approche était nuancée, sans misérabilisme et ne faisant pas de ces femmes des victimes. Notre rôle a été de les accompagner dans leur projet au niveau logistique, sécuritaire, éditorial.” Un projet non sans risque pour les auteurs qui ont subi la pression des talibans tout au long de leur reportage.
“Avoir cette exposition à Niort est possible grâce à la confiance de la Fondation Carmignac et aussi avec le soutien d'Impulsions Femmes, le service Culture de la Ville de Niort. C'est un travail collectif pour une bonne cause. Il est logique que la Villa Pérochon soit impliquée dans ce projet à travers l'approche photographique du sujet. C'est un souhait que nous avons de permettre des ponts entre les différentes structures culturelles de la Ville. Il s'agit de photographies qui racontent des choses très graves mais d'une manière artistique qui ramène un peu de douceur à la situation”, précise l'adjointe au maire en charge de la culture. Des propos complétés par Philippe Guionie, directeur de la Villa Pérochon : “C'est à la fois la place et le rôle d'un centre d'art contemporain photographique d'accompagner ce type de projets, c'est la direction que je souhaite donner à la Villa Pérochon. Le jardin est un bel écrin pour toute la matière de l'exposition. C'est aussi l'occasion de montrer que nous sommes en capacité de recevoir une programmation collective et avec des partenaires très différents.”
Des médiations avec des établissements scolaires seront organisées tout au long de l'exposition. Afin de prolonger l'exposition, la Ville de Niort accueille mardi 18 novembre à 18h30, au Patronage laïque, l'auteur afghan, Khosraw Mani, qui présentera son roman, Rattraper l'horizon, Actes Sud.
Informations
Jeudi 6 novembre : vernissage itinérant de l'exposition.
> 17 h : jardin de la Villa Pérochon
> 18h30 : pavillon Grappelli
Du mercredi au samedi, de 14h à 18h30 (18h à la Villa Pérochon).
Gratuit.

