Le festival des Jeudis court vers sa 21e édition, entre le 9 juillet et le 20 août. Depuis 2011, sa programmation est assurée par Matthieu Pilot, du service culture de la Ville.
> Quels sont tes critères pour établir la programmation des Jeudis ?
Matthieu Pilot : Le programme de chaque soirée est toujours composé de deux parties au moins. La première est réservée aux groupes régionaux et la deuxième aux têtes d’affiche. Par « tête d’affiche » il faut plus souvent entendre découverte très prometteuse que star confirmée.
> Les jeunes niortais de Colours in the street sont programmés en tête d’affiche des premiers Jeudis, le 9 juillet.
Oui, avec, exceptionnellement, deux groupes locaux en pleine actualité pour commencer : Archi deep and the Monkeyshakers et les My Secretary qui sortent de nouveaux morceaux. Quant aux « Colours », ils viennent de sortir un bel album.
> Quels sont les critères artistiques de la programmation ?
L’éclectisme avant tout. Je cherche à représenter tous les styles des musiques actuelles, sauf le métal. Pop, rock, électro… Le reggae a aussi sa soirée dédiée, elle marche très fort en général.
> Comment opères-tu pour faire venir ses artistes à Niort ?
C’est un travail de réseau bien sûr. Le fait d’avoir été salarié pendant un an au Camji est un atout. Je me déplace sur les festivals comme le Printemps de Bourges ou les Transmusicales de Rennes pour voir les groupes, rencontrer les boites de production et les bookers chargés de trouver des dates. Je fais mon marché en quelque sorte et on commence à tous se connaître. La programmation est calée entre novembre et février.
> Quels sont tes arguments pour attirer les groupes aux Jeudis ?
Les pros savent qu’ici ils pourront s’exprimer dans de bonnes conditions. La scène est grande, l’équipe assure. Pour les têtes d’affiche, j’avoue qu’être placé le jeudi est un avantage sur le plan financier. Il serait plus compliqué d’organiser les « Vendredis niortais ». Le jeudi on peut « intercepter » les groupes sur la route des dates du week-end. C’est par exemple le cas de Clinton Fearon, pointure du reggae, qui sera en Bretagne le surlendemain.
> Comment se déroule le jour J ?
La structure de la scène est installée début juillet, une fois pour tout l’été. Chaque Jeudi, je chapeaute le travail de sept techniciens son et lumière. On se donne rendez-vous à 12h30 pour le montage. À 15h30, commencent les balances de la 2e partie, à 17h30 celles de la 1ère. On dîne vers 19h et on attaque à 21h… Je suis également responsable de la sécurité sur l’événement ; je travaille avec 15 salariés d’une entreprise spécialisée, qui contrôle notamment les quatre entrées et circule sur le site.
Propos recueillis par Karl Duquesnoy