Après quelques saisons difficiles le FC Chamois niortais a amorcé un retour sur le devant de la scène footballistique. nationale. Reste à inscrire ce renouveau dans la durée.
Nous sommes 3 000 en moyenne à nous donner rendez-vous tous les quinze jours au stade René-Gaillard. En 2009-2010 le club bénéficiait de la meilleure affluence du Championnat de France amateur (CFA). Cette année, à l’échelon supérieur du National, la vente de tickets devrait logiquement augmenter. Quelques belles affiches sont programmées avec la venue d’équipes de renom comme Strasbourg, Guingamp ou Gueugnon (le 8 octobre). Après deux saisons difficiles ponctuées par des relégations, la perte du statut professionnel et une image brouillée auprès des spectateurs et des partenaires, les Chamois sont parvenus à inverser la tendance sur le terrain et en dehors. C’est le résultat d’un travail de fond mis en place par une nouvelle équipe dirigeante, consciente de ses responsabilités. "Le club fait partie du patrimoine local, lorsqu’il va mal les gens sont vraiment inquiets", témoigne Joël Coué le nouveau président.
Les forces vives
Pour repartir du bon pied, les dirigeants ont opté pour deux stratégies inversées. Se tourner vers leurs propres ressources pour l’aspect sportif et une stratégie d’ouverture et d’engagement vers la société locale. Outre l’arrivée de Karim Fradin, ancien capitaine emblématique, au poste de manager général, le club a battu le rappel des grands noms. L’équipe première a été placée sous la férule de Pascal Gastien, âme de l’équipe de la fin des années 80. Il est secondé par Franck Azzopardi, recordman du nombre de matchs joués sous le maillot niortais. En quelques semaines, les deux hommes sont parvenus à reconstruire une équipe avec des jeunes formés à Niort. "Nos propres forces étaient jusqu’alors mal utilisées en équipe première", indique Karim Fradin. "Entre Nantes, Bordeaux et Angers, il est important que Niort conserve sa position de formateur. Cela va d’ailleurs au-delà du foot", renchérit le président. Hors du terrain le club est sorti de sa tour d’ivoire, "pour mener un projet plus large, social et citoyen", au diapason de la politique sportive de la municipalité. Les démarches, menées par Dodzi Eklu, autre figure tutélaire des Chamois, ont pris la forme d’un tournoi inter-quartiers, d’un programme éducatif dans les écoles, de visites aux petits clubs amateurs, de la création de la mascotte Chamy en direction des enfants…
Allez Chamoises !
Nouveau signal d’ouverture, les Chamois niortais comptent une section féminine. Au printemps 2010 ils ont jeté leur dévolu sur l’ex-FC Féminin niortais. Une cinquantaine de filles de tous âges ont ainsi rejoint le club. L’équipe première évolue en Division d’honneur, soit le 3e niveau national, comme ses collègues masculins.
Formation à la niortaise
Par ailleurs Niort bénéficie de l’un des meilleurs centres de formation français. Quelques grands joueurs en sont issus, parmi lesquels Peguy Luyindula et Christophe Jallet (tous deux au PSG). Aujourd’hui 56 jeunes mûrissent sous la bannière chamoise. Soit en suivant la filière scolaire aménagée avec le collège Fontanes et le lycée de la Venise Verte, soit par le cursus professionnel entièrement chapeauté par le club. Malgré la perte du statut professionnel, le Chamois FC a pu conserver son agrément ministériel pour faire vivre le centre jusqu’en juin 2011, mais son avenir est incertain : "Si nous montons cette année en Ligue 2 il n’y aura pas de problème de pérennisation, sinon… ", prévient le manager général.
Karl Duquesnoy