Conférence. Médias et réseaux sociaux
Lieu Centre Du Guesclin
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Maître Cécile Cantin-Duport, avocate, donnera une conférence, jeudi 13 mars, à 20h30, au centre Du Guesclin, sur l’usage des réseaux sociaux et leur l'environnement juridique.
Les Assises régionales de l’éducation populaire 2.0 qui se dérouleront les jeudi 13 et vendredi 14 mars, au Pôle universitaire, interrogeront nos pratiques numériques et exposeront leurs enjeux. Dans le cadre de cet événement labellisé par l’Université populaire du pays niortais, Maître Cécile Cantin-Duport avocate et utilisatrice de longue date des réseaux sociaux viendra expliquer le cadre juridique de ces nouvelles formes de communication, les limites de leurs usages, leurs éventuels dangers et les pièges à éviter.
Cécile Cantin-Duport : "Mon intervention sera à la croisée de ma pratique professionnelle et d’utilisatrice des réseaux sociaux. Mon but n’est pas de dire ce qu’il faut faire et ne pas faire, mais bien d’exposer que les réseaux sociaux ne sont pas si dangereux qu’il n'y paraît et qu’ils ont un gros potentiel à partir du moment où l’on sait les utiliser et qu’on a déterminé la manière dont on va les utiliser. Faire la part de ce qui nous va et de ce qui ne nous va pas. Dès lors que l’on a compris l’intérêt du réseau, que l’on sait pourquoi on l’utilise, pourquoi on est inscrit, la pratique vous fait vous poser les limites. La vôtre et celle des autres. Et plus on pratique, plus on se pose soi-même ses limites."
Cécile Cantin-Duport : "J’ai découvert les réseaux sociaux en 2009, Twitter en particulier, ainsi que Facebook et je me suis rendue compte que, finalement, tout cela n’était pas que virtuel. Qu’ils avaient un énorme potentiel en termes d’échanges humains, de compétences professionnelles, de connaissances. Du coup, je m’y suis intéressée à titre personnel, mais comme je suis une professionnelle libérale et que je tweete sur mon propre nom, on peut me «googoliser » facilement."
Cécile Cantin-Duport : "Non, les réseaux sociaux ne sont pas plus le grand «foutoir» que la vraie vie. Ce ne sont pas des zones de non droit, il faut juste en connaître les us et coutumes, respecter un certain nombre de règles qui sont simplement celles de la vie courante et alors on s’en sort très bien. Il ne s’y dit pas autant que ça n’importe quoi. Ce n’est en tout cas pas la vision que j’en ai dans ma pratique quotidienne."
Cécile Cantin-Duport : "Les réseaux sociaux ont évolué vers un usage plus simple. Au début, il y avait beaucoup de particuliers et peu d’entreprises. Aujourd’hui, celles-ci en ont pris la dimension et elles s’y intéressent beaucoup plus. On voit apparaître les community managers au sein de ces entreprises qui gèrent de plus en plus de contacts et d’échanges avec leurs clients. Il y avait aussi très peu de journalistes sur Twitter au début. Aujourd’hui, ils ont tous leur compte et les journaux aussi."
Cécile Cantin-Duport : "Disons que maintenant je fais beaucoup plus attention à ce que j’écris parce que beaucoup plus de monde qui peut me lire. Je ne tweete plus sur un coup de tête. Maintenant, je mesure ce que je dis. Avant d’envoyer mon message, je le relis, je me demande si je peux bien dire ça, parce que je tweete en mon nom. Tweeter sous pseudo, ce n’est pas du tout pareil. Il y a des gens qui se laissent aller complètement et qui disent des choses absolument incroyables parce qu’ils pensent que l’anonymat du pseudo les protège. Ce qui n’est pas le cas. On voit la différence entre les gens qui sont en nom propre avec leur photo, qui partagent des informations, des commentaires ou des émotions et ceux qui, cachés, disent n’importe quoi."
Propos recueillis par Jean-Philippe Béquet
(Le 7 mars 2014)
Lieu Centre Du Guesclin