Au collège Gérard-Philipe, seize élèves participent à un projet dans le cadre d'une classe à horaires aménagés. Cinq artistes niortais viennent les initier à leur art.
Ils ne répètent que depuis deux semaines, mais déjà ça sonne bien. Dans une salle du collège Gérard-Philipe, Rémi, Laure, Jeanne, Gaétan, Evangéline, Luna et les autres mettent au point un morceau sous la direction de Manu Monnet. Ils tapent du pied, se frappent la poitrine ou utilisent poubelles ou bidons retournés comme tambour. On les croirait une armée alors qu'ils sont seize : autant d'élèves de cinquième que de sixième.
Tous se sont portés candidats et ont été admis dans cette « Classe à horaires aménagés théâtre – Arts de la rue » (CHATAR). D'octobre à mars, ils suivent un apprentissage artistique pluridisciplinaire. Puis, dès avril, ces garçons et filles âgés de 11 et 12 ans imagineront une mise en scène avant de descendre dans la rue montrer au public leurs nouvelles connaissances.
« Le premier critère de recrutement pour ce groupe était la motivation » indique Stéphanie Breuil, professeur de français depuis cinq ans à Gérard-Philipe et titulaire d'une certification complémentaire en théâtre. Elle est l'instigatrice du projet. « La CHATAR s'intègre tout à fait dans la tradition culturelle du collège Gérard-Philipe qui, depuis quarante ans, a mené des activités théâtrales ». Le projet, soutenu par la Région, le Conseil général, la CAN, la Ville de Niort et celle de Chauray, le CNAR, Groupama et la Maif s'intitule « Théâtre(s) d'une rue ». Cinq artistes de différentes disciplines animent chacun des cycles de 3 à 4 semaines : Claude Andrzejewski, crieur, pour le travail de la voix ; Delphine Dubreuil de la Compagnie Aftobouss en théâtre ; Agnès Pelletier de la Compagnie Volubilis, en danse; Zarko, sculpteur, en arts plastiques; et
Manu Monnet, des Traîne Savates, pour la musique.
Mais la formation des élèves ne se fait pas seulement avec eux.« S'ils suivent deux heures de pratique artistique, il y a également un volet éducation culturelle au cours duquel ils mènent une réflexion sur ce qu'ils ont appris avec les artistes. Ils suivent aussi une initiation à l'histoire de l'art et reviennent sur les spectacles vus au Moulin du Roc ou au CNAR ». Car ce projet pédagogique comprend l'obligation, pour les jeunes participants, d'assister à trois spectacles.
« A partir du mois d'avril tous les artistes travailleront ensemble avec les élèves autour de la thémathique « Détourner le quotidien ». Fin mai-début juin, les jeunes donneront une représentation en rue, vraisemblablement autour des Halles de Niort. Mais le but principal est avant tout de les ouvrir à l'art». Cette initiative niortaise est une première en France. En effet, l'Education nationale reconnaît jusqu'ici des classes à horaires aménagés autour de la musiques, du théâtre ou de la danse. Jamais ce type de projet ne s'était construit autour des arts de la rue.
(Le 31 janvier 2013)