Le festival de films avec téléphone mobile Takavoir, c’est samedi. Laurent Marboeuf, 29 ans, est doublement impliqué dans cet évènement. Il a en effet mené des ateliers auprès de jeunes Niortais dont les films seront diffusés samedi, et l’une de ses propres réalisations sera en compétition. Il vous donne rendez-vous à 14 heures, au Moulin du Roc.
- Comment va se passer cette journée de samedi ?
"Il y aura tout d’abord dès 14 h 30, la diffusion de films réalisés par des jeunes, dont ceux du centre socioculturel du centre-ville, avec qui j’ai organisé des ateliers. A 15h15, il y aura une conférence sur « l’image mobile dans notre société ». On y parlera des dérives du moment, notamment dans certains établissements scolaires où le portable sert souvent à filmer des bagarres. Il y aura ensuite d’autres diffusions, carte blanche ayant été donné aux membres du festival parisien Pocket Films."
"Elle commencera à 18h30. Un jury de professionnels a présélectionné une quinzaine de films sur les 76 qui lui ont été présentés. Tous ont obligatoirement un rapport avec le thème de l’arbre, puisque ce festival rentre dans le cadre de Téciverdi. Pour cette 1ere édition, la tension était là, mais les films envoyés sont de qualité, et ratissent large, l’objectif étant de plaire à tous les publics. Quatre prix seront ensuite distribués, soit au total plus de 2000 euros."
- Et votre rôle dans tout ça ?
"Il y un an, j’ai rencontré l’association niortaise hORS-cHAMPS, organisatrice de ce festival. Ils m’ont demandé de mettre en place des ateliers dans le centre-socioculturel Centre, auprès de jeunes d’une douzaine d’années. Titulaire d’un Master de réalisation documentaire, j’ai bien sûr accepté. Ensemble nous avons réalisés deux films qui seront diffusés samedi à partir de 14h30."
- Comment ont réagit ces jeunes quand vous leur avez parler de ce projet?
"Honnêtement, au début, ils étaient un peu dubitatifs, ne comprenant pas trop où on voulait en venir. Et finalement… ils ont tout de suite accrochés. Ils se sont rendu compte qu’ils ne maitrisaient pas toutes les fonctions de leur téléphone, un outil qu’ils utilisent pourtant tous les jours, et qu’il y avait des choses sympas à réaliser. Surtout que le thème de l’environnement, ça leur parle à cet âge. On a commencé dès le mois de mars, Moi-même, je dois dire que quand on m’a parlé de films sur portable, j’étais sceptique. Mais je me suis pris au jeu, et j’ai même fini par réaliser mon propre film en parallèle, qui sera lui en compétition."
- Comment filme-t-on avec un appareil photo ?
"L’avantage du téléphone portable est connu, on peut à tout moment “dégainer”. Mais là, il nous fallait quelque chose de plus construit. Il a donc fallu commencer par le travail d’écriture, réfléchir à de courtes histoires, et il faut avouer qu’il en est vraiment ressorti de belles choses. Ensuite, nous sommes passés à la réalisation. Leur apprendre les techniques de cadrage, comment réaliser un panoramique,…ils ne pensaient pas qu’il y avait autant de possibilités. Pourtant c’est un support à part entière, avec ses points forts et ses points faibles. La seule difficulté, c’est le son. On limite donc les dialogues et on leur demande de forcer leurs voix. Puis lors du montage, on ajoute une musique, Et côté images, la qualité est assez bluffante."
Propos recueillis par
Guillaume Cléon
Mai 2010