Tout, tout de suite : c’est ce que promettent les promoteurs de la fibre optique.
Dans ce cheveu de verre ou de plastique, un signal lumineux transmet de très grandes quantités d’informations sur de longues distances. À la différence du cuivre, les flux sont symétriques et sans affaiblissement. Les débits commerciaux annoncés aujourd'hui sont de 100 à 500 mégabits par seconde pour les particuliers.
Cette technologie doit répondre à la demande croissante en bande passante. Dans nos foyers de plus en plus équipés d’objets multimédias, elle permet de simultanément jouer en ligne, regarder la télé, télécharger des vidéos et envoyer des photos en un clin d’œil. Côté professionnel, cette technologie ouvre l’accès à des outils comme le « cloud » et la visioconférence. Sans parler des perspectives nouvelles dans les domaines du télétravail, de la domotique, etc.
Aujourd’hui, à Niort et sur l’agglomération, deux leaders nationaux, Orange et Numéricable déploient chacun leur réseau. avec leurs particularités techniques.
Plusieurs fournisseurs d’accès se font concurrence. L’accès au très haut débit est en cours. Mais poser des centaines de kilomètres de câble en aérien ou en souterrain demande du temps.
La fibre est d’ores et déjà proposée aux entreprises, à des conditions spécifiques. Pour le grand public, la situation diffère suivant les quartiers et le type de logement.
Orange, la fibre jusqu’au domicile
Orange a signé en décembre 2012 une convention avec la CAN pour installer le très haut débit sur l’agglomération, à l’époque composée de 29 communes.
« Le territoire fait une bonne affaire parce qu’il s’appuie sur un opérateur privé sans investissement public, » souligne-t-on à l’Agglo. Le calendrier précise que la totalité de notre ville sera « fibrée » d’ici 2017. Avec Poitiers, ce sont les premières cités de la région où la fibre arrive jusqu’au domicile (avec la technologie dite « ftth » pour « fiber to the home »).
L’opérateur s’attelle en priorité à des zones mal desservies par l’ADSL : les quartiers de Sainte-Pezenne, Nord, Goise, Champommier-Champclairot.
Bruno Lévêque, directeur des relations avec les collectivités locales, annonce 120 kilomètres de fibre déjà posés et l’installation d’une trentaine d’armoires de rue, chacune pouvant en aval desservir environ 300 foyers. Aujourd’hui, 4 500 foyers sont éligibles à la fibre et 6 000 le seront d’ici la fin de l’année.
Sur ce réseau ouvert à la concurrence, c’est le fournisseur choisi par le client qui installe la prise dans le logement et relie celle-ci au point de distribution d’Orange.
Les 29 communes de l’ancienne agglomération auront accès au très haut débit d’ici 2020. Pour celles qui ont rejoint la CAN en 2014, un accord est conclu avec le Conseil général pour une montée en débit dans le cadre de son plan d’aménagement numérique. Par ailleurs, la quasi-totalité des zones d’activités économiques communautaires bénéficieront de dessertes fibre spécifiques.
Numéricable, du cuivre à la fibre
Jean-Claude Galéra, directeur régional de Numéricable, indique que le groupe a investi plus d’un milliard d’euros depuis 2007 dans la modernisation de ses infrastructures câblées françaises, datant des années 80, et le déploiement de la fibre. Mais pas en « ftth » : la partie finale est toujours en fil cuivre. Il annonce que le réseau niortais, qui couvre en partie la proche agglomération, est installé en quasi-totalité. « Il peut y avoir ce qu’on appelle des trous de câblage », car la ville a évolué. « Parfois nous avons fait l’extension, parfois non. Cela ne veut pas dire que le client n’est pas éligible. Il faut qu’il aille dans notre point d’accueil, où nous engageons une étude de raccordement. »
Le 21 juillet dernier, un article paru dans La Nouvelle République annonçait 18 000 clients raccordés à la tête de réseau niortaise de Numéricable : 8 000 foyers individuels et 10 000 en immeubles collectifs.
Un plan national
Le « Plan France très haut débit » vise à couvrir le territoire national d’ici 2022. Il définit des « zones très denses », comme les métropoles, des « zones moyennement denses », comme Niort, et des « zones peu denses ». La couverture de ces dernières est du ressort des départements.
Legende : Le travail est très minutieux Un technicien met une semaine à raccorder une armoire, ici rue Beaune-de Rolande. Chaque câble contient plus d’une centaine de fibres.