Chacun peut agir pour reconstituer la nature sauvage. C'est le message qu'a voulu faire passer Hubert Reeves, mercredi 30 juin au Moulin du Roc. L'astrophysicien donnait une conférence dans le cadre de Téciverdi.
Hubert Reeves considère que l'avenir de la vie sur terre est "incertain". "Dans nos campagnes, les pesticides ont empoisonné les champs, diminué la fertilité. Ils ont éliminé les bleuets et bien d'autres fleurs. Résultat : les abeilles ont du mal à se nourrir, il y a de moins en moins de pollinisation, de moins en moins d'arbres fruitiers."
Depuis dix ans, il constate que la détérioration de l'état de la planète se poursuit "à grande vitesse" : fonte des glaces, élévation du niveau des océans, déstabilisation des climats... Le seul élément positif à ses yeux, c'est la prise de conscience de la gravité de la situation, qui remonte selon lui à seulement quatre ou cinq ans : "On a commencé à réagir au niveau le plus élevé. "
Pour sauver la planète, ce sont les actes concrets qui comptent. "Nous ne pouvons pas intervenir sur la destruction de la forêt amazonienne, nous n'avons pas de pouvoir de contrôle sur les Brésiliens. Mais une des choses que nous pouvons faire aujourd'hui, c'est revenir à la nature sauvage, réhabiliter les espaces verts, rétablir les terrains vacants... C'est là que se joue l'avenir de la biodiversité chez nous. Un mètre carré est suffisant pour que se développe énormément de vie sauvage, que ce soient des insectes ou des plantes. La nature avait mis des millions d'années à mettre en place des équilibres qu'il nous faut retrouver."