Jeudi 17 octobre, les collégiens de Jean-Zay ont participé aux «Rencontres extra ordinaires» organisées par la MAIF en partenariat avec le Conseil général des Deux-Sèvres. Une journée pas ordinaire pour changer de regard sur le handicap.
La MAIF organise régulièrement des « Rencontres extra ordinaires » afin de sensibiliser les collégiens à la question du handicap. Le Conseil général des Deux-Sèvres, porté par les mêmes valeurs, a souhaité s’associer à ce dispositif positif et constructif. Cette journée a pour but de dédramatiser le handicap en organisant des rencontres entre collégiens et personnes handicapées. Sport, expression artistique initiation au braille ou parcours à l’aveugle, les ateliers proposés permettent d’aborder concrètement la réalité du handicap. Sans tabous, ni faux-semblants.
Direction l’atelier « le sport autrement » où les élèves vont faire une rencontre des plus étonnantes. Ismaël Guilliorit, sportif accompli, passionné de sports de glisse, les attend, le sourire resplendissant, visiblement heureux d’être ici pour partager son histoire. Amputé au niveau du tibia droit à l’âge de 8 jours, Ismaël a grandi en rêvant de surf et de vagues géantes. Ses rêves, il ne les a pas mis entre parenthèses. Bien au contraire. La volonté et l’obstination lui ont permis de les dépasser et d’aller plus loin sur le chemin de la liberté. Aujourd’hui, il surfe à l’autre bout de la planète aux côtés de champions qui, ado, le faisaient rêver.
Les élèves écoutent, ne perdant pas une bribe de l’histoire qui leur est racontée. Mais, pas question de sortir les mouchoirs ! Tout en légèreté, avec beaucoup de naturel, Ismaël a l’art de faire passer les messages, de transmettre sa force et son bonheur de vivre. C’est avec ce même esprit qu’il a créé en 2004, l’association Vagd’espoir où valides et personnes handicapées partagent le même plaisir de la glisse et de la vie. Quand les élèves quittent l’atelier, les paroles d’Ismaël résonnent encore dans leur tête et dans leur cœur. On peut parier qu’ils en feront bon usage.
Mais l’aventure n’est pas terminée ! Les élèves, par le biais de l’atelier «les artistes différents » vont ensuite découvrir que l’on peut être tétraplégique et devenir un peintre de renommée internationale. Le petit film sur Jacques Coulais, artiste peintre niortais décédé en 2011, leur en apporte la preuve. Les élèves vont ensuite se mettre en situation de handicap en réalisant le portrait d’un camarade avec la main qu’ils n’ont pas l’habitude d’utiliser. Là, c’est beaucoup plus difficile mais chacun joue le jeu et tente de relever ce défi avec plus ou moins de dextérité. «Moi, j’ai déjà eu le bras dans le plâtre et je me suis habituée à écrire avec mes deux mains » annonce Margaux en maniant parfaitement son pinceau de la main gauche. Certains se souviennent des paroles d’Ismaël, « Je recommencerai et j’y arriverai, on se construit de ses échecs ». Au total, plus de 200 dessins seront réalisés au cours de la journée et seront affichés dans l’établissement.
C’est bientôt la fin de cette journée pas comme les autres, mais dans la cour, on peut encore voir des élèves, un masque sur les yeux et une canne blanche à la main, chercher tant bien que mal leur chemin. Sans aucun doute, cette journée riche en rencontres, leur aura ouvert les yeux et l’esprit…
(Le 21 octobre 2013)