Les 14 et 15 octobre, l’association France terre d’asile fête ses 40 ans et les 60 ans de la Convention de Genève relative aux réfugiés.
Au programme, une exposition et un film au Moulin du Roc, ainsi qu’un débat suivi d’un concert au Camji proposeront de croiser les regards sur les thèmes de l’asile, du déracinement et de l’intégration.
France terre d’asile, fondée en 1971 par trois personnes, compte aujourd’hui 470 salariés et des centaines de bénévoles en France. Depuis la création, l’association interpelle les pouvoirs publics français et européens sur les évolutions du droit d’asile. Et continue à accueillir, informer et orienter les exilés, en particulier ceux hébergés dans la trentaine de Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) ouverts par l’association.
Une coordination locale
Ouvert en 2003, le CADA de Niort dispose d’une vingtaine d’appartements –soit cent places- répartis dans la ville, qui accueillent essentiellement des familles. Son directeur, Guy Collard, souligne : « Le premier accompagnement est juridique : nous aidons les personnes qui arrivent au centre à rédiger leur demande d’asile auprès de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).» Cette demande doit être déposée, en français, dans les 21 jours après la délivrance par la Préfecture de l’autorisation provisoire de séjour. Il est souvent nécessaire de la compléter ensuite.
Avec des bénévoles et ses partenaires, -réseau d’associations, services de l’Etat et Centre communal d’action sociale (CCAS) - France terre d’asile agit aussi pour l’intégration des familles : scolarisation des enfants, cours de français langue étrangère pour les adultes, aide à la recherche de travail et de logement perenne… Sur ce dernier point, la Ville apporte son soutien en particulier à travers le CCAS. Guy Collard salue, dans le département, « la coordination entre tous» qui permet de trouver localement des solutions. Et cite en exemple d’intégration la famille Avaliani qui, arrivée de Georgie en 2005, a obtenu la nationalité française cet été.
Cependant, au niveau national, les temps sont durs : "On dispose de 16 000 places en CADA pour 35 000 demandes par an. Or les personnes restent en moyenne deux ans, le temps d’obtenir la réponse de l’OFPRA." Dans 80%, des
cas, il s’agit d’un refus. Après un recours auprès de la Cour nationale de droit d’asile, 70% des demandeurs hébergés en CADA se voient accorder soit le statut de réfugié pour 10 ans, soit la protection subsidiaire valable un an. Le préfet peut aussi décider d’une régularisation, essentiellement pour des motifs
professionnels, ou familiaux, ou encore de santé. Mais il doit aussi s’en tenir aux objectifs chiffrés fixés par le gouvernement.
Véronique Duval
(septembre 2011)