La France rencontre l’Espagne, du 16 au 18 septembre, en demi-finale de la Coupe Davis. Paul Quétin, notre expert maison, nous livre son sentiment sur le match.
Le Niortais d’origine Paul Quétin est préparateur physique à la Fédération française de tennis. Il s’occupe plus particulièrement des champions Richard Gasquet et Gilles Simon. De retour de New York après la quinzaine de l’US Open, où il a pu observer les protagonistes de la rencontre France-Espagne, il nous fait profiter de son analyse et de ses espoirs.
- Pouvez-vous dresser un état des lieux de notre équipe, à la veille de ce match ?
Prenons les joueurs un par un.
La défection de Gaël Monfils, blessé, est un atout en moins c'est certain, surtout sur terre battue.
Jo (Wilfried Tsonga) a peu de repères sur cette surface cette saison, mais il est en bonne forme. Il a certes perdu contre Federer à l’US Open, mais réintègre le top 10. De plus, il offre une possibilité supplémentaire car il peut jouer en double.
Richard (Gasquet) est un bon joueur sur terre. Il a fait un huitième de finale à Monte-Carlo, une demie à Rome… Puis son été fut moyen.
A l’inverse, Gilles (Simon) a passé un très bel été. Il s’est notamment imposé à Hambourg sur terre battue, face à Almagro.
- Pouvez-vous faire un pronostic sur la sélection que proposera le capitaine Guy Forget ?
Je verrais bien une formule avec Simon et Gasquet, pour les simples du vendredi. Le samedi, un double composé de Tsonga et Llodra. Et le dimanche, Tsonga avec Simon ou Gasquet… Mais beaucoup de paramètres peuvent intervenir pendant la préparation : les sensations des joueurs, la forme du moment.
- Quelles seront les conditions de jeu à Cordoue, en Andalousie ?
Il fera très très chaud. Les joueurs évolueront dans les arènes de la ville, sur un terrain provisoire qui risque de se désagréger très vite. En fait, les Espagnols pourront agir comme ils le désirent sur la surface, l’accélérer ou la ralentir.
- Nadal est allé jusqu’en finale à l’US Open. Pensez-vous que sa fatigue peut jouer en faveur de notre équipe ?
Oui bien sûr ! Avec le changement de surface (l’Open des Etats-Unis se jouait sur surface dure) et le décalage horaire, s’il est apte pour jouer vendredi, ce serait hallucinant ! Mais on sait que c’est un joueur exceptionnel.
- Pensez-vous que la France peut s’en sortir ?
Franchement oui. Les choses vont vite en tennis. Il est vrai que la blessure de Monfils était très embêtante. Mais il faudra tenir compte de la fatigue de Nadal. Par ailleurs, Ferrer s’est blessé au coude en faisant du VTT. Verdasco n’est pas au mieux. Et leur paire de double n’est pas impressionnante...
Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(septembre 2011)