Leader de la construction métallique, Canam affiche sa bonne santé par un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, des investissements continus, le recrutement et la formation de nouveaux personnels.
En 1994, le groupe canadien Canam-Manac achète la Sévrienne de constructions métalliques (SCM), née Chesseboeuf au début des années 1960, à Magné. Spécialisée dans la fabrication et la pose de charpentes métalliques de bâtiments agricoles, elle s’est implantée dans la zone d’activité de Saint Liguaire en 1974. Une opportunité pour les Canadiens qui souhaitent s’implanter en Europe et y diffuser l’un de leurs produits phares, le Joist, une panne treillis longue portée.
Le temps du repositionnement
Malgré la puissance financière du groupe et de lourds investissements réalisés sur le site niortais, l’entreprise peine à entrer sur le marché français et connait des difficultés. En 2002, Serge de Langsdorff, industriel français de la métallurgie acquiert 67 % de Canam-France. « Il est apparu que la stratégie, qui consistait à prendre de grosses opérations en direct et être, en même temps, fournisseur de nos concurrents, n’était pas bonne », explique Nicolas Pouvreau, directeur général. « L’idée était de ne plus répondre aux appels d’offres et de devenir un prestataire de service et non plus un charpentier. Le pari était risqué, mais nous étions au pied du mur, on n’avait pas le choix. »
Un million d’euros par an
La stratégie se révèle bonne et, dès 2005, Canam-France renoue avec les résultats positifs. Mais en 2009, intervient la crise. Canam subit et doit s’adapter. « On a fait le dos rond jusqu’à nous rende à l’évidence que ça allait durer. On a donc retravaillé nos organisations, développé d’autres marchés, comme l’ouvrage d’art… On s’en est sorti en innovant ». Le chiffre d’affaires repart à la hausse, il sera de 15 millions en 2015. « Nous espérons reprendre un million chaque année. Nous sommes pleins d’espoir sur le frémissement annoncé de l’économie. C’est pour cela que nous poursuivons notre politique d’investissements ».
Priorité aux conditions de travail et à la sécurité
Canam-France vient d’acquérir deux nouvelles machines, pour un montant d’un million d’euros. Des centres d’usinage robotisés qui lui permettent de se maintenir à la pointe de l’innovation et d’améliorer les conditions de travail de ses personnels. « Nous y attachons une grande importance, de même qu’à la pénibilité et aux TMS (troubles musculo-squelettiques). Pour cela, nous travaillons avec des ergonomes et chaque année nous investissons dans ces domaines. »
Des recrutements hors profession
Canam compte 80 salariés permanents et 20 à 30 intérimaires. Sa main-d’œuvre, dont elle assure la formation, est recrutée localement via d’autres filières que celles de la profession. A l’instar de cette opération récemment menée avec Pôle Emploi. 80 personnes ont été auditionnées. Une douzaine a été sélectionnée pour suivre une formation de six mois avec l’Afpa, au terme de laquelle elles intégreront l’entreprise. Aucune n’était issue de la construction métallique, mais présentait des aptitudes et une motivation suffisantes pour répondre au profil requis.
Chiffres clé
- 800 à 1 000 tonnes d’acier traitées par mois. 10 à 12 000 tonnes par an.
- 60 personnes en permanence dans les ateliers. 20 au bureau d’étude. 20 à 30 intérimaires.
- 20 000 m2 d’ateliers sur 40 000 m2 de terrain.
- Chiffre d’affaires 2015 (prévision) : 15 millions d’euros.