Rien ne sera épargné à Bernard Stamm dans ce Vendée Globe 2012-2013.
Sous le coup d’une possible disqualification, le skipper suisse avait repris la course plus motivé que jamais. Pendant que le jury étudiait la recevabilité de son appel, lui, mettait le turbo et revenait sur les bateaux passés devant lui pendant sa “pause bricolage“.
Il était alors le plus rapide de la flotte, croquant d’abord Arnaud Boissières (Akena Vérandas) avant d’avaler Javier Sanso (Acciona). Remonté à la 8e place, il avait Dominique Wavre (Mirabaud) en ligne de mire quand dimanche vers 3h30 du matin, son bateau a heurté un OFNI (objet flottant non identifié).
Ce sont encore les hydro générateurs qui ont fait les frais de cette rencontre inopportune. L’un a été arraché, l’autre ne fonctionne plus. Poujoulat est donc privé de toute possibilité de recharger ses batteries, sachant qu’il a épuisé ses réserves de carburant dans l’épisode néo zélandais pour faire fonctionner son petit groupe électrogène.
Touché mais pas coulé
Bernard Stamm se retrouve quasiment sans énergie à bord. En conséquence, il a coupé tous les appareils fonctionnant à l’électricité, n’allumant qu’épisodiquement sa radio pour donner des nouvelles à son équipe à terre et envisager la suite des événements. Il lui faut, de toute évidence, pouvoir recharger ses batteries pour continuer sa route sachant que l’électricité est nécessaire pour faire fonctionner le pilote automatique (qui lui permet de prendre du repos), le dessalinisateur (pour la production d'eau douce), la réception des données météo, l’AIS (qui permet de repérer les bateaux alentour), la VHF…
Touché mais loin d’être coulé, Bernard Stamm avance actuellement à plus de 15 nœuds vers le cap Horn qu’il devrait doubler mercredi 9 janvier. Il a devant lui, à une vingtaine de milles, Dominique Wavre (Mirabaud) et, à 80 milles, Mike Golding (Gamesa).
Poujoulat est donc toujours en course et ne traîne pas en route malgré ses ennuis techniques. Il lui faut d’abord passer le Horn, après il avisera.
Ça tape et ça penche
Et pendant ce temps, François Gabart poursuit sa chevauchée fantastique, avec toujours à ses basques, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire). Les deux bateaux ont cependant pris un peu de distance, avec un écart latéral d’une centaine de milles, mais leurs routes sont quasiment similaires. Ils avancent péniblement à 11 nœuds, au près, dans un vent fort de 25 à 30 nœuds. « Ça tape, un peu, beaucoup, passionnément... Ça penche... Et cela ne va pas très vite pour autant... » déclarait le skipper Macif, ce matin à son équipe.
Les 5 500 milles qui restent à parcourir avant de revenir aux Sables d’Olonne ne seront pas de tout repos.
(Le 7 janvier 2013)