Ils sont abonnés au service d’auto-partage Regionlib et y trouvent de nombreux avantages. Rencontre avec un jeune couple et un professionnel qui ont sérieusement réduit leur budget mobilité.
Elodie Javelot et Jonathan Engry habitent l’hyper-centre de Niort et, pour eux, vivre sans voiture est non seulement possible, mais c’est aussi une philosophie. Même avec deux enfants en bas-âge. La preuve, ils le font depuis 2009 et leur budget ne s’en porte pas plus mal.
Sitôt arrivés à Niort, ils ont vendu leur voiture parce que leur maison n’a pas de garage et la stationner sur des emplacements payants était beaucoup trop onéreux. Pour leurs déplacements, ils utilisent le vélo, les transports en commun, louent une voiture pour leurs déplacements hors ville. Et depuis le printemps 2013, ils ont intégré l’auto-partage à leurs solutions de mobilité.
Elodie et Jonathan font des Mia électriques un usage modéré, en fonction de leurs stricts besoins, en essayant de ne pas se faire piéger par le confort qu’offre la voiture, fut-elle électrique. « L’auto-partage doit venir en complément des autres offres de mobilité en ville. Nous prenons beaucoup les transports en commun, nous utilisons le vélo même pour faire nos courses. Si je dois aller dans une grande surface de bricolage pour acheter une serrure, pas besoin de louer une voiture. Si c’est pour rapporter un four, là d’accord. Il faut être vigilant là-dessus parce qu’il est tentant de prendre la voiture dès qu’on a à aller plus loin que le centre-ville », explique Jonathan. Alors ils ont recours à l’auto-partage le soir où le week-end quand les bus ne circulent plus, pour transporter ce qui ne loge pas sur le porte-bagage ou dans la remorque du vélo. « C’est super pour une virée dans le Marais poitevin, précise Elodie, mais avec le conducteur devant et l’autre derrière, bonjour le romantisme… ». A ce tableau quasi idyllique, Elodie pose deux bémols. « Je suis étonnée qu’on ne puisse pas réserver directement à la borne, comme l’Auto Lib à Paris. Là, il faut obligatoirement réserver sur Internet ou appeler un numéro spécial taxé à 2 €. L’autre inconvénient, c’est qu’on est obligé de revenir à la station de départ. »
Quant à la question du coût, le calcul est facile et le résultat éloquent. D’avril à octobre, le couple a utilisé 23 fois les services de l’auto-partage pour des trajets compris entre 5 à 65 kilomètres. Il leur en a coûté 245 € au total, soit une moyenne de 40 € par mois.
Selon le Ministère de l’économie et des finances, le budget annuel moyen qu’un ménage consacrait à l’automobile en 2010 s’élevait à 5 753 €. Soit 480 € par mois. Même au pic de leur usage de l’auto-partage, Elodie et Jonathan sont très loin de cette somme. Même en rajoutant les abonnements TAN et l’huile de genoux pour le vélo, ils restent largement gagnants sur leur budget mobilité qui, rappelons-le, est le troisième poste de dépenses des ménages Français après l’alimentation et le logement.
Le point de vue du professionnel
Urbanis est un bureau d’études de conseil en amélioration de l’habitat. En contrat avec la Ville, il a pour mission de mener la deuxième phase de l’OPAH-RU étendue à l’ensemble de la commune. « L’usage de l’auto-partage est tout à fait cohérent avec nos missions et avec notre philosophie. La thématique du développement durable est au cœur de nos métiers », explique Lucie Belléculée, chargée de mission à Urbanis, dont l’agence niortaise ne possède pas de véhicule thermique pour ses déplacements. « Lors de la première phase de l’OPAH-RU qui ne concernait que le centre-ville, nous nous déplacions à pied ou en vélo. Depuis le début de l’année, le périmètre de notre opération s’est élargi à l’ensemble de la commune. La mise en place de Régionlib a été une véritable opportunité pour nous car pour nos déplacements plus lointains nous louions des voitures à la journée alors que nos déplacements durent en moyenne deux heures. La location à la journée ou avec un forfait kilométrique, n’était pas adapté à notre usage ».
Au mois de juin dernier, l’agence niortaise d’Urbanis a souscrit un abonnement annuel à Régionlib et loue les Mia entre quatre et cinq fois par mois, pour une durée de deux heures. « Ça nous fait donc en moyenne 15 euros par rendez-vous, entre 60 et 80 euros par mois. J’imagine que c’est beaucoup moins cher qu’utiliser et entretenir une voiture classique » estime Lucie Belléculée qui ne voit que des avantages dans l’auto-partage. Sauf peut-être dans la procédure de prise en main, de démarrage, de recharge… « C’est encore un peu compliqué pour moi, mais à force ça va vite devenir un automatisme ».
Le 4 novembre 2013