Une délégation de l’association niortaise de jumelage, l’Anjca, s’est rendue au Togo et au Benin. Chaleur humaine et chaleur tout court au rendez-vous.
Vivre à Niort : Quel était l’objet de votre voyage ?
Anjca : Comme chaque année, une délégation de l’Anjca se rend au Bénin et au Togo pour faire le point sur les projets dans lesquels nous sommes impliqués. Pendant 12 jours, il s’agissait aussi d’évaluer les besoins, fixer de nouveaux objectifs et de maintenir le contact humain, tout simplement.
Vivre à Niort : Comment désignez-vous les personnes qui partent ? Comment est fixé leur emploi du temps ?
Anjca : Les voyages se font sur la base du volontariat. De fait, ça tourne tous les ans, mais on essaie d’établir une continuité. Tous les frais sont à la charge des membres de l’association. Les hôtes leur ont préparé un programme hyper serré de visites, de réunions…
Vivre à Niort : À Atakpamé, les projets co-financés par les Niortais ont-ils bien avancé depuis l’année dernière ?
Anjca : Oui. À Atakpamé, au Togo, la construction d’un marché aux légumes se termine. Nous avons aussi suivi la mise en place d’un nouveau point d’eau, au quartier d’Afeye-Kpota : un énorme besoin pour la population, 10 000 personnes sont concernées, il fonctionne 24 heures sur 24.
Vivre à Niort : Faites-vous intervenir des entreprises françaises sur ces chantiers ?
Anjca : Non. Nous veillons justement à ne pas tomber dans ce travers. Les habitants évaluent leurs besoins, ils sont ensuite responsables de leur outil. Le savoir-faire et tous les matériaux sont locaux. Nous apportons juste un soutien financier.
Vivre à Niort : Quels sont les nouveaux chantiers en perspective ?
Anjca : Un marché aux poissons fumés. Nous avons rencontré la présidente et son groupement de 60 femmes hyper-motivées. Le commerce est très féminin là-bas. Le projet de 60 000 euros est co-financé avec le Ministère des affaires étrangères français.
Vivre à Niort : Et à Covè, comment avancent les projets ?
Anjca : Un marché aux céréales est en cours de réalisation. La collaboration entre Togolais et Béninois a permis à ces derniers de profiter d’une solide expérience. Mais souvent, les besoins sont très différents. À Covè, nous allons par exemple financer la construction de deux écoles, participer à l’aménagement d’un centre pour les jeunes
Vivre à Niort : Au Bénin et au Togo, vous rencontrez deux situations distinctes… Comment choisissez-vous les projets à financer ?
Anjca : Au Togo, la décentralisation n’est pas effective, les communes sont toujours sous tutelle de l’État. Au Bénin, la démocratie locale est plus installée, les collectivités territoriales ont des moyens propres. Mais dans les deux pays les choix émanent d’une réflexion avec les habitants. On essaie d’être un peu stratèges et d’entrer dans les plans triennaux fixés par le ministère, pour bénéficier de financements. Le prochain commencera en 2013.
(Le 16 avril 2012)